La Chronique Agora

S’adapter et survivre

Josh Grasmick

▪ Je suis suspendu, au bord du vide. Un pic à glace dans une main, une corde serrée dans l’autre…

Je lève encore une jambe et j’atteins enfin le sommet, d’où je peux admirer le bout du monde.

Victoire.

Ce n’est que lors du solstice d’été en Antarctique — et dans un jour de chance — que l’on peut grimper un mur de glace et de roche vêtu d’un simple T-shirt.

Le soleil ne se couche jamais. Il tourne en rond au-dessus de vous pendant 24 heures, affolant votre horloge biologique. Sa lumière se déverse à travers une atmosphère plus fine, qui se reflète partout. Vous devez tartiner votre visage de crème solaire à indice 100 au risque sinon de voir votre peau brûlée. Vos yeux doivent être protégés par des verres teintés "iridium" les plus noirs possibles pour ne pas être atteint de cécité des neiges.

A l’autre bout de la corde en contrebas, je vois mon ami : un Français, un homme exceptionnel, diplômé de l’ascension du Mont Blanc et base jumper en wingsuit passionné qui se remet encore d’une jambe cassée. Lorsqu’il voit que j’ai atteint en toute sécurité le sommet… il se met à boire à petites gorgées son café du matin.

Nous sommes dans le "désert blanc".

Nous savons tous deux qu’en quelques minutes les nuages peuvent affluer et nous plonger dans l’obscurité… En bas de la falaise, la terre peut soudainement exhaler des vents dont la vitesse atteint la moitié de celle d’un ouragan ou plus… et en quelques minutes, la chaleur peut céder la place à un vent glacial.

C’est ce qui arriva. Le temps était venu d’anticiper… de s’adapter et de survivre…

▪ Explorateurs et limites humaines
Cela fait trois ans que je suis revenu du continent de glace. Je devais être rentré pour assister au repas de Noël avec mes amis et ma famille. Ces derniers se demandaient : "pourquoi une personne saine d’esprit va-t-elle dans un lieu si… inhospitalier ?"

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La plupart ont eu une réponse toute faite :

Les gens venant de tous les horizons partent pour différentes raisons. C’est réellement une communauté mondiale. La base scientifique indienne que j’ai visitée étudie les propriétés magnétiques des pôles. La base russe mesure la réfraction de la lumière du soleil sur la lune. Ils sont là même lorsque c’est la saison sombre — 24 heures de lumière du jour — mais au moins voient-ils les aurores. Les Etats-Unis quant à eux fabriquent toutes sortes de choses au Pôle sud.

Puis, j’ajoute pour ceux qui veulent en savoir plus :

Je voulais prendre congé de la société, je me suis donc rendu dans un endroit d’où il était autrefois impossible de revenir pour les explorateurs (beaucoup d’entre eux sont mes héros)… pour prendre du recul et avoir un autre point de vue. Je voulais tester cette capacité importante dont les êtres humains ont (jusqu’ici) fait montre tellement mieux que les animaux — cette capacité à s’adapter.

Il fallut trois ans à Magellan, de 1519 à 1522, pour naviguer autour de la planète dans un navire en bois.

350 ans plus tard, il fallut à un paquebot en acier deux années pour accomplir le même trajet.

75 ans plus tard, un avion fait d’alliage de métal fit le tour du monde en deux semaines.

95 ans plus tard, de nouveaux matériaux permirent à des capsules spatiales de faire le tour de la planète en une heure.

Si l’on suit cette tendance, comment ne pourrions-nous pas résoudre nos problèmes une fois rentrés chez nous ?

Rentré aux Etats-Unis, je voyais mon pays encore ébranlé par la crise financière, devant faire face à la réalité d’être un empire en déclin… avec une liste croissante d’ennemis. Les trésors des générations précédentes — valeurs, mémoires, principes, richesses et libertés — avaient disparu… parfois en douceur et parfois pas.

Il ne devrait y avoir aucune limite à ce que nous pouvons accomplir.

Se trouver au bout du monde, c’est comme se trouver sur la lune. Lorsque vous regardez autour de vous, il est facile de faire la différence entre ce qui est superflu et ce qui est nécessaire dans la vie. J’imagine que tous ceux qui se rendent là-bas goûtent à ce que les astronomes vivent lorsqu’ils voient un "lever de Terre" à partir de la lune. Tout le monde rentre portant une sorte de conversion, "religieuse" ou autre, à raconter.

Lorsque j’étais là-bas, je ne cessais de penser à un génie extraordinaire qui n’avait pas eu besoin de "voir" la planète de l’extérieur… Il l’imaginait comme un système unique fermé et intégré.

Vous en saurez plus dès lundi…

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