▪ Pour savoir si un marché boursier est bon marché ou cher, les analystes financiers utilisent différents indicateurs comme par exemple le ratio cours/bénéfice (PER) ou le niveau de rendement des dividendes.
Cependant, aucun indicateur n’est vraiment idéal. Le PER, qui se base sur les bénéfices de la dernière période, n’aide pas vraiment pour des prévisions du futur. Pour estimer les bénéfices futurs, les analystes se basent sur le flux des commandes entrantes ainsi que sur les commandes déjà enregistrées et sur l’utilisation des capacités productives, mais on peut difficilement éviter une influence subjective sur ces prévisions. Les niveaux futurs de rendements des dividendes sont difficiles à estimer parce que cette prévision implique aussi de prévoir les taux du marché monétaire et les rendements obligataires qui sont, eux même, soumis aux turbulences sur les marchés des devises.
*** Révélation Exclusive *** Le "plan-épargne secret" des 1% Où les 1% les plus riches du monde placent-ils leur argent ? La réponse n'a rien à voir avec les actions ordinaires, l'or, les options, les plans d'épargne retraite, les fonds communs de placement… et pourtant, chacun de ces placements pourrait |
Les analystes américains utilisent souvent le ratio capitalisation du marché /PIB. Cet indicateur compare la valeur de toutes les actions cotées américaines avec la valeur de tous les produits et les services sur une année. Depuis 1951, soit une période de 64 ans, cet indicateur a oscillé entre 0,30 et 1,50, avec une moyenne sur le long terme de 0,65. L’indicateur a atteint un sommet en 2000, au moment de la bulle dot.com, reflétant une manifeste surévaluation de la bourse américaine.
L’indicateur est actuellement à 1,25, bien au-dessus du niveau de 2007 |
▪ Un niveau inquiétant
Lorsque la bulle immobilière a éclaté en 2007 l’indicateur était à 1,15, et un krach s’est produit. L’indicateur est actuellement à 1,25, bien au-dessus du niveau de 2007 et deux fois plus élevé que la moyenne sur les 64 dernières années. Cela indique que les actions américaines sont actuellement très chères.
Bien qu’il soit difficile de savoir précisément à quel niveau de prix le marché boursier américain peut être considéré comme surévalué, il est incontestablement vrai qu’un niveau de 1,25 ne peut guère offrir d’opportunités d’achats à prix intéressants.
En 2000 et en 2007 quelques participants au marché ont très vite réagi à la montée du risque |
Cet indicateur n’est pas utile pour les prévisions à court terme, mais en 2000 et en 2007 quelques participants au marché ont très vite réagi à la montée du risque.
Conclusion : la surévaluation actuelle des marchés boursiers américains est le résultat de la politique monétaire ultra-expansive de la Fed. Le niveau du PER (17 sur le S&P 500) est aussi largement influencé par la politique monétaire et finalement très peu par la hausse des bénéfices. La Fed veut revenir à une structure "normale" de taux, mais la dette publique totale ridiculement élevée aux Etats-Unis limite sa capacité à relever les taux d’intérêt.
Parallèlement, la BCE et la Banque du Japon veulent continuer leur QE et peut-être même l’augmenter. Mais peu à peu les marchés financiers pourraient être amenés à douter de l’efficacité du QE comme la panacée. La crédibilité des banques centrales est en jeu.