Deutsche Bank a réussi à emprunter à un taux supérieur au rendement de ses capitaux propres. Cette absurdité ne doit pas occulter que la fuite hors du marché des actifs financiers peut rapidement déclencher la bulle ultime : celle des actifs réels.
Vous avez un business qui vous rapporte – bon an, mal an – du 4,05%. C’est un chiffre moyen sur les 13 dernières années, qui ont été assez chaotiques. Pour passer un cap difficile, vous décidez d’emprunter à 4,25%, et vous trouvez des investisseurs qui souscrivent joyeusement à ce placement obligataire. Cela ne les choque pas que la rentabilité moyenne de votre affaire soit inférieure à votre taux d’emprunt.
Eh oui, la vie est belle quand on est « trop gros pour faire faillite » comme Deutsche Bank. Car c’est bien du dinosaure bancaire allemand dont il s’agit.
Les investisseurs peuvent toucher du 4,25% et si les affaires tournent mal, Mario Draghi, de la Banque centrale européenne, trouvera bien un tour de passe-passe pour les délester sans encombre de cet « actif ».
Toutefois, le vent commence à tourner. Les critiques quant aux effets pervers des politiques monétaires commencent à faire surface et les signes se multiplient, annonçant que les professionnels commencent à se méfier des « actifs financiers » dont les prix sont soufflés.
Cependant, un investisseur institutionnel, un assureur, un fonds de pension, doit investir dans ces « actifs financiers ». Les « actifs réels » au sens où nous l’entendons en tant qu’investisseur particulier (foncier agricole ou forestier, bétail sur pied, outil de production, matières premières, immobilier…) ne sont pas pour eux.
[NDLR : Connaissez-vous vraiment tous les avantages que vous pouvez tirer d’une Société Civile Immobilière ? Que pouvez-vous faire (et ne pas faire…) avec un tel montage ? Toutes les réponses sont ici.]
La réglementation ne leur permet pas d’investir directement dans ce type d’actifs car leur liquidité n’est pas suffisante. Lorsque les investisseurs institutionnels parlent d’actifs réels, ils parlent en réalité d’immobilier commercial « titrisé », d’obligations adossées à de l’immobilier ou à des infrastructures (autoroutes, télécommunication), de financement aéronautique, de fonds d’investissement dans les terres agricoles ou encore dans des parts d’entreprises non cotées…
Le dossier de L’Agefi n°534 évaluait la taille totale de ces marchés à 8 100 milliards d’euros et intitulait son dossier : « Actifs réels, la nouvelle alternative ». Lorsque l’échec des banques centrales deviendra encore plus patent, une énorme masse de liquidités, fuyant les actions et les obligations, ira se déverser sur ces marchés. Le fait qu’un journal professionnel en fasse son dossier montre que la fuite devant la monnaie pourrait être plus proche qu’on ne le pense. Il y a d’ailleurs un compartiment que ne mentionne pas L’Agefi : les minières aurifères cotées. Celles-ci ont connu une progression étonnante depuis le début de l’année : 130% pour les juniors, ces petites mines si convoitées par les grosses. Rien n’est plus profitable que de participer au début d’une grande hausse… et si vous voulez en être, cliquez ici !
Nous assisterons alors à l’ultime bulle – celle des « actifs réels », – avant la débâcle finale.
Car l’ensemble de ce marché ne peut évidemment pas supporter de recevoir tous les fuyards des « actifs financiers ».