La Chronique Agora

Qui achète des obligations américaines ?

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Qui achète pour 35 Mds$ de dette américaine par mois sachant qu’officiellement la Fed ne se livre plus à des opérations de quantitative easing ?


Source : Wolf Street

Vous connaissez maintenant par coeur le mécanisme du créditisme, cher lecteur. On achète à crédit et les vendeurs se contentent d’une promesse de payer un jour. La monnaie, l’émission de crédit, est entièrement contrôlée par les Etats et le système bancaire. D’aucuns appellent cela « néo-libéralisme », « ultralibéralisme », « capitalisme financier » mais c’est par ignorance du libéralisme (qui repose sur la liberté de contracter) ou du capitalisme (qui repose sur l’utilisation de l’épargne déjà constituée).

Pour que le créditisme continue à baigner dans le beurre, il faut que les gens qui livrent continuent à accepter d’être payés en dette.

Vous avez 200 euros ?
Alors… vous avez de quoi vous construire une retraite de ministre

Grâce à ce plan secret, simple et applicable par tous, vous pourriez toucher jusqu’à 11 875 euros supplémentaires par mois.

Rien d’immoral ni d’illégal, vous verrez : tout est expliqué ici.

C’est ainsi que les Etats-Unis importent des biens et services fabriqués à l’étranger qu’ils payent avec de la dette libellée en dollar. En 2015, la balance commerciale américaine était dans le rouge de 531,5 Mds$, en 2016 de 502 Mds$.

Pour que les usines du monde continuent à tourner, il faut donc que des étrangers acceptent de stocker des bons du Trésor US. A raison de 500 Mds$ par an, soit environ 40 Mds$ par mois. Si au contraire ils en vendent plus de 30 Mds$ par mois, quelque chose ne tourne pas rond.

Le graphique que vous voyez montre les transactions effectuées par des organismes officiels (banques centrales et fonds souverains essentiellement). Interviennent aussi sur ce marché des obligations américaines d’autres organismes régionaux et internationaux et des investisseurs étrangers (fonds de pensions,).

Cependant, depuis le début de l’année 2016, les achats de ces étrangers ne compensent pas du tout les ventes (les chiffres officiels sont consultables ici). En net, 316 Mds$ de bons du Trésor ont été vendus de janvier 2016 à novembre 2016.

On sait que les réserves de change de la Chine sont passées de 4 000 Mds$ à 3 000 Mds$. Le Japon n’est plus un gros acheteur de dette américaine non plus.

Certains pensent que les Européens seraient acheteurs, désireux de se protéger du futur incertain de l’euro et victimes des taux négatifs.

On sait par exemple que l’Allemagne prend ses précautions contre une dislocation de l’euro et rapatrie même l’or de la Bundesbank sur le sol allemand. Voir ici nos explications.

Mais cette hypothèse ne colle pas avec les chiffres publiés par la Fed.

Je vous avoue tout de suite, cher lecteur, je n’ai pas aujourd’hui la solution de l’énigme.

Mais une chose est sûre : faute d’acheteurs de bons du Trésor, le créditisme ne marche plus et la plus grosse bulle de tous les temps, la bulle obligataire, explose. Les usines qui produisent pour les consommateurs à crédit s’arrêtent et 43 Mds$ par mois de biens et services se retrouvent sans débouchés.

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