La Chronique Agora

100 $ en cadeau… ou pas

▪ C’est délicieux d’être revenu à Buenos Aires. On est au printemps. Le soleil brille. Les oiseaux chantent dans les arbres. Que peut-on demander de plus ?

Une nouvelle urgence nationale ! Il y a eu le terrorisme… la crise bancaire… et voilà que la grippe A débarque aux Etats-Unis.

Pourquoi est-ce une urgence ? Nous n’en savons rien. Notre soeur, qui vit en Virginie, nous a annoncé que plusieurs de ses petits-enfants ont attrapé ladite grippe. Ils ne semblent pas plus affectés que par une grippe "normale".

Mais toute urgence est une opportunité. Les autorités ne veulent pas la gâcher. Elles se lancent plutôt dans l’action avec un plan de sauvetage. Il finira par coûter des milliards… des centaines de milliards… ou même des milliers de milliards. Nous ne savons pas ce que les dirigeants américains ont en tête. Mais nous savons ce que ça donnera. L’influence et le pouvoir du gouvernement augmenteront. Jusqu’à présent, les autorités sont les seuls vainqueurs de toutes ces crises. Les dépenses fédérales, en tant que pourcentage du PIB américain, sont passées de moins de 20% du PIB en 2000 à plus de 26% en 2009.

Est-ce que ça servira à quelque chose ? La santé publique n’est pas une banque centrale. Ni de la planification centrale. Forcez tout le monde à porter des masques chirurgicaux et peut-être que des vies seront épargnées. Ou peut-être pas. Sans l’immunité apportée par les poussées de grippe occasionnelles, qui sait ? Peut-être les gens seraient-ils plus sensible à l’épidémie suivante. Les Indiens d’Amérique ont été quasiment exterminés… parce qu’ils n’étaient pas immunisés contre les maladies européennes.

Intéressant…

La nature n’est-elle pas stupéfiante ? La maladie fonctionne comme une correction économique. Elle filtre les faibles… et endurcit les survivants. Permettre aux gens d’être un peu malades, c’est un peu comme leur permettre de faire faillite. Cela empêche le système tout entier de s’amollir… de devenir plus vulnérable. Cela protège les gens des dangers moraux et biologiques. En d’autres termes, c’est la correction qui fournit la vraie protection… la maladie elle-même, non le remède. Ou, pour dire les choses autrement, c’est le krach qui est bénéfique, non le sauvetage.

▪ David Einhorn, l’une des rares personnes à avoir gagné de l’argent suite au krach des subprime :

"La réforme financière proposée est analogue à notre réaction face au terrorisme aérien, lorsqu’on fouille les grand-mères et qu’on confisque le shampooing de tout le monde. Elle donne l’apparence d’être en train de ‘faire quelque chose’ et augmente notre bureaucratie sans rendre quoi que ce soit plus sûr".

Le Wall Street Journal rapporte que même la faillite peut être une bonne chose. "La dette des ménages peut hâter la reprise… lorsqu’elle reste impayée", dit un article.

Le principe d’une correction est d’effacer les erreurs. Si les gens peuvent rembourser leurs dettes, les erreurs sont corrigées. Le système est renforcé. S’ils ne le peuvent pas, le processus de la correction peut se produire plus rapidement. Les mauvaises dettes sont absorbées rapidement. La véritable reprise peut ensuite recommencer. D’une manière ou d’une autre, le système se remet en meilleure forme.

Dommage que les autorités se mettent en travers du chemin !

▪ Une correction décente devrait emporter ceux qui font les plus grosses erreurs — dans le cas présent, les sociétés de Wall Street qui ont parié des milliards sur une bulle de plus en plus grosse. Au lieu de les laisser faire faillite, les autorités les récompensent.

Les profits de Wall Street sont un "cadeau" de l’Etat, déclare George Soros.

Attendez un peu… quel genre de cadeau est-ce là ? Si vous donnez 100 $ à votre voisin, c’est un cadeau. Et si vous taxez votre voisin de gauche de 100 $ pour donner cet argent à votre voisin de droite ? C’est un cadeau aussi… mais d’un genre un peu spécial. Vous "redistribuez la richesse" pourriez-vous dire.

Et si vous vous lancez dans l’assouplissement quantitatif ? Vous savez, imprimer un billet de 100 $ et le donner à votre voisin ? C’est un cadeau aussi.

Ben tiens. Merci beaucoup.

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