Au risque d’affirmer une évidence : les choses tournent mal. Acheter des actions n’est plus aussi drôle que ça l’était autrefois
Eric J. Fry
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En février 1987, le fonds Templeton Emerging Market Fund a fait son entrée à la Bourse de New York. A cette époque, très peu d’investisseurs s’intéressaient aux actions de marchés émergents. Sir John Templeton n’aurait pas voulu qu’il en soit autrement. Il s’est construit une carrière — et une fortune — en investissant pendant ce qu’il appelait les instants de "pessimisme maximal"
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Le prix des maisons continue de s’effondrer, les emplois continuent de disparaître et le crédit continue de se retirer de l’économie. Ces trois difficultés auraient pu être surmontables, si ce n’est que le prix de la nourriture et de l’énergie atteignent en ce moment des sommets. Le coût de la vie explose au moment même où les sources de liquidités et de crédit des consommateurs s’assèchent.
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Aux Etats-Unis, les informations financières continuent de décevoir, mais la bourse continue d’éblouir… sinon de surprendre, de dérouter et de laisser perplexe. Avant-hier, tandis que des histoires plus pathétiques les unes que les autres se succédaient dans les médias, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a enregistré un record de deux mois, en termes de gains en une journée — 214 points. Pourquoi cette jubilation soudaine à Wall Street ?
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Vous avez déjà regardé CNBC ou toute autre chaîne à thème économique et financier ? Heure après heure, des gros titres sinistres défilent sur la bande qui se déroule en bas de l’écran tandis que, heure après heure, des "analystes" mécaniquement optimistes poussent les spectateurs à acheter des actions. Aussi incroyable que cela puisse paraître, M. le Marché fait souvent confiance aux analystes
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Plusieurs générations d’investisseurs ont fait confiance à l’infaillibilité de Moody’s. Une génération de vendeurs à découvert a préféré mépriser cette notion. Les marchés financiers ont mis un terme au débat : Moody’s est faillible. Au cours de l’histoire illustre — 99 ans — de Moody’s Investor Service, la très respectée agence de notation a joui d’une réputation quasi-papale d’infaillibilité. Moody’s a distribué ses notes comme autant de bulles pontificales, établissant ainsi un canon sacré pour des générations d’investisseurs
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"Je crois que nous sommes plus proches de la fin [de la crise du crédit] que du début", a récemment déclaré en toute confiance Henry Paulson, secrétaire au Trésor US. La plupart des experts financiers dans et autour de New York — ou devant les caméras de télévision de CNBC — semblent être de son avis. Ces experts affirment également que le secteur financier se remet et que "le pire est passé". Pourtant, curieusement, le secteur financier "convalescent" ressemble énormément au secteur financier en crise l’automne dernier
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Le secteur financier américain est à nouveau malsain et sauf… mais la menace d’une grave crise économique a-t-elle réellement disparu ? La structure du capitalisme américain s’est elle réellement améliorée ? Ou bien la Fed s’est elle contentée de vêtir une truie de lingerie pour tenter d’en faire une beauté fatale ?
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Dans la chronique d’aujourd’hui, nous ne donnons aucune réponse. Nous posons seulement une question : pourquoi la SEC ne fait-elle pas une enquête sur la Fed et le Trésor US ? Cette question nous est venue après que votre correspondant ait entendu par hasard une bribe de conversation
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Il y a un an, la plupart des Américains saluaient l’éthanol de maïs comme une "solution énergétique" nationale. Aujourd’hui, la plupart des habitants de la planète accusent l’éthanol d’être à l’origine d’une catastrophe agricole
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Jamais dans toute l’histoire de l’économie américaine tant de gens avaient été autant endettés de tant de façons différentes. Maintenant que le crédit fuit l’économie américaine comme les PDG de la finance fuient leurs responsabilités, l’économie va devoir lutter pour sa survie. Et la baisse des prix de l’immobilier ne va pas lui faciliter la tâche
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Les marchés financiers ne sont pas toujours rationnels, raisonnables, compatissants… ou "justes". Mais ils sont toujours très primitifs. Et ils utilisent toujours l’effet de surprise pour attirer les investisseurs naïfs loin de la meute. Depuis quelques jours, le marché des matières premières malmène beaucoup, beaucoup d’investisseurs — les naïfs comme les vigilants. Parfois, il est impossible d’éviter les coups… particulièrement si vous êtes à portée
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Si vous vous accrochez suffisamment longtemps à une idée ou à une tendance dominante, vous pouvez être sûr que vous finirez par devenir radical, d’avant-garde ou contrarien… voire les trois à la fois. A l’inverse, si vous vous accrochez à une idée ou à une mode radicale suffisamment longtemps, vous pouvez être sûr que vous finirez au beau milieu d’eaux stagnantes terriblement conventionnelles
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Il y a quelques semaines, nous jetions un œil à un exemple concret de "l’effet papillon" — vous savez, cette idée selon laquelle un battement d’aile de papillon à Singapour pourrait déclencher un raz de marée à Santa Monica. Ou, pour le dire de façon plus générale, comment un évènement à priori insignifiant peut déclencher des réactions en chaîne et produire un effet très significatif. Mais que se passe-t-il si jamais un papillon ne bat PAS des ailes à Singapour ? Si une abeille n’opère pas de pollinisation sur la fleur d’un amandier ? Si une chauve-souris ne mange pas de moustique dans le Connecticut ? Ou si une banque centrale asiatique n’achète pas de T-Bond
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Quand un papillon bat des ailes sur une rive du Pacifique, la théorie du chaos veut qu’il provoque parfois un raz-de-marée à l’autre bout du monde. Et quand un fournisseur d’électricité de l’extrême sud de l’Afrique cesse de produire de l’électricité, le prix des actions du platine du Montana peut atteindre des sommets. Les investisseurs en métaux précieux voudront peut-être, par conséquent, rafraîchir un peu leurs connaissances en ce qui concerne "l’effet papillon"… et garder un œil sur les gros titres des journaux africains
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Epargne
L'immobilier commercial américain repose sur des fondations précaires
par Eric J. Fry 11 février 2008Quand le secteur de la finance est florissant, le quartier de Manhattan l’est aussi. Et quand Manhattan est florissant, les loyers des bureaux augmentent. En ce moment, le secteur de la finance n’est pas florissant aux Etats-Unis, au contraire, il coule. Et la seule raison pour laquelle il n’a pas encore complètement sombré, c’est parce que des centaines de milliards de dollars de renflouement venus de l’étranger l’ont maintenu à flots
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Epargne
Après l'immobilier individuel, l'immobilier commercial pourrait-il entrer en crise lui aussi ?
par Eric J. Fry 8 février 2008L’économie américaine est aussi instable qu’une relation commencée lors d’une soirée bien arrosée… et il en est de même pour le marché de l’immobilier commercial. Il se peut que ces deux beautés habillées de leurs plus belles toilettes se soutiennent mutuellement. Ou bien qu’elles trébuchent encore un petit moment sur leurs talons hauts avant de s’écrouler lamentablement l’une sur l’autre. Cette solution est d’ailleurs plus probable
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La baisse de taux a permis d’éviter un effondrement du marché, pour l’instant (les bourses mondiales sont remontées à des niveaux supérieurs à leurs chutes récentes). Mais le bricolage de Bernanke ne fait qu’exacerber le malaise budgétaire américain. Casser les taux ne fait qu’affaiblir un dollar déjà vacillant, et maltraite d’autant plus les détenteurs de dollars dans le monde entier