Le S&P et le Dow ont chuté de 10% par rapport à leur hausse du début du mois d’octobre. Chute qui passe pour une "correction". Cela signifie également que l’optimisme concernant la fin de la crise du crédit début octobre était… sérieusement déplacé. Nous pourrions dire que le marché était complètement à côté de la plaque… mais qui sommes-nous pour discuter ce que dit le marché ? En outre, nous sommes actuellement en équilibre sur la fine ligne qui sépare l’incertitude du risque. Le risque est quantifiable. Si vous pouvez lui coller un nombre, une probabilité, alors vous pouvez vous couvrir en cas d’issue inattendue.
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Lorsque l’on ne peut plus compter que sur les mauvaises nouvelles pour espérer un rebond de Wall Street, c’est que le climat boursier est manifestement déréglé. Le rebond des indices américains (1,5% en moyenne à la mi-séance) a coïncidé avec la résurrection des espoirs de détente des taux de la Fed le 11 décembre prochain, consécutif à la publication de deux très mauvaises statistiques conjoncturelles mardi après-midi.
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Nous pourrions y être, cher lecteur. Cette semaine, on pourrait atteindre trois seuils importants. Lorsque nous vous avons quitté hier, les forces implacables de l’inflation semblaient se diriger tout droit vers l’objet immobile qu’est la déflation. Ce matin, nous vérifions les gros titres. Que s’est-il passé ? Regardons d’abord l’inflation. Le plus inflationniste de tous les prix, c’est celui du pétrole. Et devinez quoi ? Il a atteint un nouveau sommet, à 98 $. La barre des 100 $ n’est plus qu’à une tasse de café Qu’est-ce qu’un pétrole à 100 $ signifierait ? Faites marcher votre imagination, cher lecteur.
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Nous avons eu la surprise de retrouver Nassim Nicholas Taleb au détour d’une page du Monde, cette semaine. Auteur du livre Le Hasard Sauvage et quelquefois de passage dans nos Chroniques, il a un point de vue bien arrêté sur les marchés, les investisseurs… et pourquoi les premiers rendent les seconds complètement chèvres.
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Pauvre Freddie. L’organisme de prêts hypothécaires US a annoncé une perte de près de cinq milliards de dollars. Soudain, tout le monde lui est tombé sur le râble. On aurait dit qu’il venait d’allumer une cigarette dans un restaurant de sushi. Les investisseurs ont administré une raclée à la société… dont les actions ont chuté de 30% après qu’elle a annoncé une réduction du dividende allant jusqu’à 50%. Sa sœur Fannie Mae ne s’en est pas mieux tirée, avec des actions en baisse de 22%.
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Entre subprime et menaces de ralentissement économique, les soubresauts des cours ne sont sans doute pas près de se terminer. "Sauf à être un investisseur de très long terme uniquement, et en ne misant que sur le rendement des titres (i.e. sans s’intéresser au comportement des titres en portefeuille et sans compter sur leur appréciation intrinsèque), on ne peut gagner régulièrement en Bourse sans jouer à la baisse de temps en temps", confirme d’ailleurs Léo.
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L’inflation n’est pas censée être un problème. Si elle n’est pas assignée à résidence, du moins porte-t-elle un bracelet électronique à la cheville. Pourtant, les preuves de son évasion s’accumulent. Quant à la raison pour laquelle elle est censée être sous contrôle, l’explication habituelle veut que l’entrée de l’Asie dans l’économie mondiale a réduit les coûts de main d’œuvre. Dans la mesure où la main d’œuvre est une part importante des biens comme des services, il serait raisonnable de penser qu’une baisse des salaires mènerait à une baisse des prix.
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La crise du subprime s’étale maintenant à la une de tous les journaux. Elle est présente dans toutes les rubriques économiques (leurs auteurs ont juste entre neuf et 12 mois de retard sur la Chronique Agora)… et l’un des thèmes les plus en vogue concerne le caractère contagieux (si, si !) de la débâcle des dérivés de crédit. Elle n’épargne pratiquement aucun secteur de la cote parce que les institutions financières ont cessé de constituer le moteur principal de l’activité dans les pays où les services sont la clé de voûte de la croissance.
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Oh, quel merveilleux été indien… Nous ne parlons pas de la météo. Il fait froid et pluvieux, à Londres. Nous parlons des marchés financiers. L’été dernier, les marchés financiers ont été heurtés de plein fouet par la crise du subprime. Tout à coup, les hedge funds ont fait faillite… les bourses ont vacillé… et les gens se sont mis à faire la queue devant une banque britannique, cherchant désespérément à retirer leur argent. Ils avaient peur de la voir couler — entraînant leurs capitaux avec elle.
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Epargne
La forteresse Wall Street ne doit pas tomber sous la griffe des ours !
par Philippe Béchade 7 novembre 2007C’est une vue de l’esprit : la quasi-totalité des lignes de défense du système économique américain a été pulvérisée par la crise du subprime. Il ne subsiste même plus de décombres assez hauts dans le secteur des dérivés de crédit pour s’y abriter des rafales de dégradation de notation tirées par les agences de rating depuis le milieu de l’été. Mais le grand public — ou tout du moins la cohorte des épargnants qui gobe tous les mensonges officiels depuis le 26 février dernier — doit absolument être rassuré et distrait de la débâcle qui se joue hors de son champ d’investigation.
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Bref, la crise du subprime continue de faire des ravages. La Fed se trouve désormais "coincée" entre deux alternatives : baisser les taux et détruire sa monnaie… ou bien ne rien faire et détruire ses consommateurs. Et malgré les récentes déclarations d’Henry Paulson en Inde, j’aurais tendance à penser que le sort du billet vert est décidé d’avance — et qu’il n’est guère réjouissant. C’est d’ailleurs ce que semblent penser également les investisseurs… puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à se rabattre sur la seule et unique monnaie "solide" : l’or…
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Vous avez le sentiment que cela va mal outre-Atlantique ? La chute de 5% de l’indice de confiance des consommateurs (selon l’enquête bimensuelle du Conference Board) vous donne raison… Et c’est encore pire en ce qui concerne les anticipations relatives au marché du travail : l’indice décroche de 85 vers 80,1, alors que les bons emplois se font rares et les périodes de chômage plus longues.
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Malgré les inquiétudes sur la consommation intérieure américaine, les investisseurs n’ont pas manqué de noter que les exportations, aidées par la faiblesse du dollar, sont devenues plus gaillardes. Il est peu probable que les Américains veuillent un dollar plus fort dans les mois qui viennent. En effet, la faiblesse de leur monnaie, avantageant les exportations, leur permet d’amortir le choc du ralentissement de leur croissance — qui se fera ainsi en douceur. La croissance mondiale restant assez forte pour leur permettre de passer ce cap difficile et pouvoir repartir ensuite.
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"Monsieur ! Monsieur ! Prenez garde : la mer monte !" – "La quoi ? (voix ensommeillée)… bof, peu importe : j’achète !" ** Cette anecdote humoristique bien connue, avec sa dernière réplique surréaliste, la légende l’attribue à un membre illustre de la famille Rockefeller assoupi sous un cocotier aux Bahamas durant un jour de grande marée. Elle reflète assez bien l’état d’esprit des gérants de hedge funds (ou d’autres véhicules d’épargne collective) tel qu’il ressort des interviews collectées ces derniers jours.
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Que vous le vouliez ou non, l’économie américaine influence toutes les autres. C’est un fait. Après des inquiétudes sur le ralentissement de l’activité, la tourmente des crédits hypothécaires (subprime) a fait des dégâts, et voilà qu’à présent un parfum de récession parvient jusqu’à la Bourse. Rien que l’odeur rend les investisseurs circonspects, et si les indices ont battu des records, on le doit à la consommation des ménages qui ne désarme pas et à une croissance qui s’est assez bien maintenue sur le premier semestre.
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Epargne
Comment l'industrie financière peut vous faire économiser 15 euros
par La rédaction 26 octobre 2007Voici un bon moyen d’économiser 15 euros. Plutôt que d’acheter un billet pour aller voir le dernier film d’action hollywoodien — assorti d’un pot de pop-corn et d’un soda à des prix exorbitants — achetez donc du pop-corn à faire au micro-ondes… et suivez les nouvelles financières. Vous y retrouverez tous les frissons et le suspense d’un bon vieux blockbuster, et, si du moins vous n’avez pas investi dans le secteur des prêts hypothécaires, c’est bien moins cher que d’aller au cinéma.
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Acheter le Dow, c’est parier sur une classe d’actifs toute entière — les grandes valeurs. Vont-elles monter, vont-elles baisser… nous n’en savons rien. Mais si nous avons envie de jouer, nous irons au casino ; là-bas, au moins, il y a de quoi boire — et des jolies filles à regarder. Investir dans une action bien précise, c’est complètement différent. On peut toujours trouver une ou deux valeurs raisonnables — même dans un marché surévalué. Si vous faites vos devoirs — comme Warren Buffett, par exemple — vous ferez un investissement. Nous laissons aux autres le soin d’effectuer les travaux de force. A la Chronique Agora, nous nous contentons de montrer du doigt… et de rire.
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L’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, nous a gratifiés de commentaires sur les effets de la bulle de crédit qu’il a contribué, plus que tout autre, à créer : "La crise financière qui s’est produite le 9 août dernier devait arriver", a-t-il déclaré dans un discours hier. "Les écarts de crédit dans toutes les classes d’actifs mondiales avaient clairement atteint des niveaux insoutenables". "Quelque chose devait céder". Pour ça oui, quelque chose devait céder. Nous l’avions dit nous-même.